De ma prison de chair, j'écoute le pouls du monde. Confidente silencieuse, je conserve au plus profond de moi les secrets qu'on me glisse à l'oreille. Je ne les répète à personne, sauf à moi-même. De ma prison de chair, j'attends. Le temps file, la vie poursuit sa route sans se retourner et, moi, j'attends. Comme une fillette en pénitence dans sa chambre, j'attends que mon châtiment s'achève. J'ignore la faute commise, mais j'attends la libération en espérant qu'elle ne sera pas conditionnelle. De ma prison de chair, je sens qu’autour de moi on s'agite, on murmure, on soupire. Mais qui me délivrera? De grâce, dites-moi comment m'arracher à ma prison de chair !